Blog de Rawa-Marie Pichetto
Écriture spontanée, sans fioritures...

Ce blog est un récit.
Le récit de "personnages en quête d'auteur", comme dirait Pirandello...
Il s'agit de passer l'énergie sous forme de mots et d'images avec toute la difficile alchimie du Verbe et de ses diverses articulations.
Alchimie que l'on trouve au théâtre.
Les planches m'ont appris ce mystère incroyable que l'on trouve dans les mots. Ces mots qui nous touchent, nous caressent, nous procurent du plaisir. Les mots qui parviennent à notre peau, sensuellement parfois. Et nous n'en sortons pas indemnes.
J'emprunte à tout ce monde de la scène - théâtre, cirque, danse, théâtre dansé, ... - sa magie, afin qu'il en tombe par-ci et par-là...


En contrepartie du "chapeau" de ce blog (la citation de Paul Valéry), je pense à ce poème de Charles Baudelaire dans les Fleurs du Mal :

'Correspondances'
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles ;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.

samedi 12 novembre 2016

Conversations à ciel étoilé
Toujours pour la mémoire de Bernard Pichetto  

11 novembre 2016

Léonard Cohen** est décédé aujourd'hui Pittoto* ! 82 ans… C'est curieux cette coïncidence ! Il est mort quelques jours après l'élection de Trump aux US !
Je sais ce que tu aurais dit à propos de cette élection… toi qui voyais l'Occident partir à vau l'eau depuis longtemps… Cela ne t'aurait point étonné !
Nous allons mal ; ce monde est fatigué. On en a souvent parlé par mails ces deux dernières années, depuis l'attentat de Charlie Hebdo.
(* "Pittoto" = dérivé enfantin de "Pichetto") 

** Tu n'étais pas très « fan » de Léonard (comme je l'appelais). Son rythme ne correspondait pas à ton côté virevoltant. C'étaient des musiques comme les partitas de Bach - entre autres ! - notamment interprétés par Glenn Gould que tu aimais beaucoup, ce genre de musique où une quintessence subsiste dans les sons, où on a l'impression d'écouter un esprit pur transformé en sons.
Tu aimais beaucoup Vivaldi qui épousait parfaitement ta célérité, ton esprit vif…
Mais l’œuvre dont tu parlais le plus (tu avais presque toutes les interprétations), c'était les Stabat Mater.
Tu avais un goût très éclectique concernant la « zique » (tu disais ce mot quand tu parlais le langage « jeune » toi qui savais imiter beaucoup d'accents et de parlers…). Ta play-list était tellement variée que parfois on pouvait y entendre des choses vraiment drôles et inattendues…
La musique t'inspirait le rythme de tes mots, à l'époque où les « rêves » étaient possibles encore…

- Quand je t'écris, je vois ton sourire et ta « légèreté », cet air qui passe en douceur enrobé du sourire… un être peu pesant et dense en même temps. Nous en avions parlé une fois : la légèreté de la densité, mais il faut que je retrouve cette correspondance.

La mort de Léonard Cohen m'a laissé un sentiment « calme ». Et tu sais combien je l'aime et aime sa musique qui respire d'un rythme qui épouse ma tendance aux rythmes calmes et tranquilles, qui ressemblent aux mouvements d'une mer calme.
Je n'ai pas senti de « choc » particulier, car je vois la mort d'une autre manière maintenant, comme si cette « inconnue » commence à me devenir un peu familière… source de « silence » particulier, celui des mortels. Lorsque la parole, diffuse, s'arrête, pour laisser la place à l' « esprit » pour actionner son alchimie nécessaire à la « vraie parole », celle ciselée, travaillée, silencieuse et calme.

L'esprit ne meurt pas. C'est le support qui change. A nous de le saisir « au vol » et porter le flambeau.
Nourrir cette flamme. Que je sens paisiblement quand je pense à toi ou, comme l'occasion le permet, quand je pense à la musique d'un Léonard Cohen, et la poésie délicate qu'il a écrite.

12 novembre 2016


- Je viens de lire une info qui m'a fait sourire, je ne sais pas pourquoi : «  La plus grande super Lune du siècle aura lieu le 14 novembre » :
«  Il va se produire ce lundi 14 novembre un phénomène appelé "super Lune". Cela signifie la concomitance de deux phénomènes astronomiques : la phase de pleine Lune presque au moment où l'astre, dont l'orbite est elliptique, est au plus près de la Terre. Elle nous apparaît donc plus grande et plus brillante que la normale. » 
http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/plus-grande-super-lune-du-siecle-aura-lieu-14-novembre-1128827.html

Cela fait 70 ans que ce phénomène ne s'est pas produit !

Le mois de novembre est le mois de ta naissance… ! :)

Mes élucubrations prennent fin ce soir, la veille du 13 novembre 2016 : un an jour pour jour depuis les attentats au Bataclan ! J'étais assise derrière mon ordi lorsque successivement je voyais les infos passer… Mon évier était bouché : au même moment où je voyais les saletés sortir de l'évier, je lisais les infos du Bataclan… Ce soir-là a été lié à jamais dans ma tête à l'image d'une société humaine générale, où les saletés débordent de partout. Aujourd'hui l'image se reconfirme.
On a eu un long échange via la messagerie de facebook où je t'avais écrit mes impressions après le choc, et tu m'as répondu avec ta même vision de ce monde fracturé… et en me disant à la fin d'une réponse : « Oui, vous êtes dans la merde ». Tu t'étais déjà retiré du « jeu »

Bonne nuit ! 












Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire