Les villes
Parc.
(Observations suite à une pause dans un parc).
Dans un parc, la vie n'est plus la même. Les pas changent et les bruits aussi.
Dans un parc, on entend lorsque les gens parlent car les voix sont détachées du bruit des voitures ambiantes des villes en mouvement continu et rapide. La voix est belle, raconte des histoires de tous les jours, des peines, des causeries de jeunes filles, ou celles des jardiniers du parc, leurs petits commentaires et leurs vies de jardiniers...
Dans un parc, les gens se posent.
Les mouvements sont plus lents. Les gens ne sont pas pressés. Ils sont assis tranquillement. Parfois, si c'est l'heure du déjeuner, ils mangent.
Certains lisent ou téléphonent dans un coin, doucement.
Certains sont seuls, agréablement. Ils se posent sous le soleil tranquille, de l'automne par exemple...
Dans un parc, on respire. Non seulement parce que l'oxygène y est plus présente que dans les rues encombrées par la pollution des voitures ! Mais aussi parce que nous allons moins vite.
Dans un parc, on revit.
Dans une ville, nous avons perdu notre sentiment d'être. Nous sommes pris par le mouvement incessant.
La ville a perdu son âme, depuis les voitures et depuis tant d'autres choses qui nous détachent les uns des autres, créent des distances froides, par la peur et la vitesse qui nous broie. Nous ne voyons plus rien. Y compris, nous-mêmes.